Avec :
Mark Brenke, Responsable d'Ardian Private Debt
Juan Campos, Associé et Responsable des marchés de capitaux chez Hg
La relation qui unit Ardian et Hg, investisseur européen majeur dans les services et les logiciels, témoigne de l’évolution du paysage financier européen
Mark Brenke :
Nous soutenons les opérations européennes de Hg en matière de financement de dette privée depuis près de sept ans maintenant, bien que les principaux membres de nos équipes respectives se connaissent depuis déjà plus de 20 ans. Notre relation de confiance est donc forte ; nous avons tous deux vu comment l’autre réagit face à de nombreuses situations différentes. Cette confiance est primordiale dans le financement par des fonds de dette privée. En effet, nos opérations sont des relations bilatérales, dans lesquelles nous assurons l’ensemble du financement.
Juan Campos :
Nous évoluons sur un marché très compétitif et devons, tous deux, apporter des réponses à nos investisseurs : il nous faut trouver des solutions qui conviennent à chacun. Nous sommes très attachés à la transparence et à faire ce qui est juste. Notre stratégie est également parfaitement alignée avec celle d’Ardian, qu’il s’agisse des situations ciblées – logiciels professionnels sur abonnement – ou de la trajectoire de notre développement ces dernières années. La croissance des actifs sous gestion d’Ardian est importante : en effet, les professionnels suffisamment puissants pour assurer tous les financements nécessaires se distinguent lorsque l’alternative est de structurer une opération avec 15 partenaires.
Mark Brenke :
Le financement par des fonds de dette privée est plus onéreux que les prêts bancaires : faute d’être rentable, Hg ne choisira pas cette option. Finalement, nous devons soutenir et accélérer sa thèse d’investissement, qu’il s’agisse d’une croissance par acquisition ou d’un investissement en croissance organique. Dans bien des cas, le financement par des fonds de dette privée est la solution en raison de sa plus grande souplesse. D’où l’un des avantages d’une relation bilatérale : c’est un scénario beaucoup moins complexe.
Juan Campos :
En réalité, nous travaillons avec les banques et des fournisseurs de dette privée. Là où certains évoquent une désintermédiation des banques par le financement des fonds, je vois plutôt une différenciation. Toutes les situations ne se prêtent pas à des financements bancaires. Pour certaines de nos sociétés, c’est une question de taille ou bien nous choisissons de capitaliser un peu plus qu’une banque ne le ferait ; ou encore, nous avons certains impératifs de flexibilité ou de caractéristiques, des échéances courtes. Les fonds comblent des lacunes sur le marché et les banques continueront de choisir leurs opérations.
Mark Brenke :
Il y aura toujours des cas de figure pour lesquels les financements bancaires ont un sens pour les sponsors, particulièrement sur le marché large-cap. Mais nous pensons que la concurrence bancaire sur le mid-market européen continuera à se réduire. L’Europe se caractérise par une surbancarisation et des rendements des capitaux propres trop faibles – situation accentuée par le contexte actuel –, alors que le marché de la dette privée a affiché, globalement, de bons résultats. Cela étant, au sein du marché des fonds, nous pensons que les acteurs majeurs et bien établis vont gagner en importance et que les plus modestes, ayant moins d’expérience, peineront à lever des fonds complémentaires.
Juan Campos :
Nous nous réjouissons des perspectives d’avenir du financement par des fonds de dette privée. Les vecteurs de croissance sont solides et aucun indice visible et significatif ne semble démentir cette tendance. Les investisseurs institutionnels seront toujours en quête du profil de rendement que les marchés privés peuvent leur fournir, compte tenu des rendements à risques calculés comparativement différents des marchés publics. La croissance sur le long terme des actifs du capital-investissement créera logiquement plus d’opportunités pour les fournisseurs de dette privée. Le financement par des fonds de dette privée suit une orientation précise et nous nous attendons à davantage de sous-stratégies, de spécialisation et de choix pour les sponsors.