Marco Lega, Directeur général de FOPEN, le régime de retraite de 150 sociétés dont Enel, explique comment il est devenu le premier régime italien à investir sur les marchés privés via une solution personnalisée (Contrat de gestion d’investissements).

Fin 2019, lorsque nous avons mandaté Ardian pour gérer notre première affectation d’investissements sur les marchés privés, nous faisions figure de pionniers pour les régimes de retraite italiens. Fin 2014, l’évolution de la loi a facilité cette démarche. Les premières années, nous avons étudié le marché avec notre conseiller, en rencontrant des sociétés de gestion et en nous familiarisant avec les différentes catégories d’actifs. Nous étions décidés à effectuer notre premier engagement dans le private equity, car c’est de loin le marché le plus important et le plus mature. Si d’autres actifs nous intéressent également, à l’instar de la dette privée et de l’infrastructure, le capital-investissement était pour nous un point de départ évident.

Le Conseil de FOPEN a donc lancé un appel d’offres afin de sélectionner une société de gestion, pour un engagement de près de 115 millions d’euros, soit quasi 5 % de nos actifs de l’époque. Les capitaux seront principalement investis dans le private equity européen et nous avons la possibilité d’en consacrer jusqu’à 10 % dans la dette privée et l’immobilier.

Bien évidemment, être le premier fonds de pension italien à se lancer sur cette voie et à procéder à un engagement de cette ampleur n’est pas passé inaperçu. À nos yeux, il importait plus que tout de choisir un acteur européen de poids, reconnu de tous. Notre autre priorité était de collaborer avec une société gérant directement des fonds dans plusieurs catégories d’actifs et proposant des solutions de gestion via des fonds tiers. Nous ne voulions pas juste d’une société qui sélectionne des fonds. Ardian proposait toutes les activités que nous recherchions. Son positionnement était très concurrentiel par rapport aux autres candidats. Et outre tous ces critères, j’ai senti qu’Ardian cherchait réellement à comprendre nos attentes et à concevoir un programme adapté à nos besoins.

Dans le cadre de cette affectation, nos objectifs principaux sont la diversification et l’optimisation des rendements, ceux attendus sur les marchés publics étant très faibles. Nous sommes des investisseurs sur le très long terme : la contrainte d’illiquidité du private equity ne nous pose donc aucun souci. Nous pouvons faire preuve de patience et bénéficier de la prime d’illiquidité sur les marchés privés.

La réglementation relative aux régimes de retraite en Italie nous impose de déléguer toutes les décisions d’investissement à la société de gestion, conformément aux consignes définies initialement. Ainsi, nous ne nous impliquons pas dans ces décisions même si nous souhaitons en être informés, à des fins de suivi. Ardian nous fournit activement des informations, par le biais d’un reporting classique mais également d’actualisations régulières sur ses opportunités d’investissement, de rapports de due diligence au terme des conclusions d’investissement. Tout cela nous permet d’améliorer nos connaissances des marchés privés.

À ce rythme, je pense que, à terme, 15 % de nos actifs seront investis sur les marchés privés, ce qui correspond à la moyenne de nos homologues européens. Depuis le début de notre collaboration avec Ardian, de nombreux autres fonds italiens ont adopté des solutions personnalisées pour investir sur les marchés privés. Nous leur avons ouvert la voie.